Le verre est devenu au fil de ces 35 années de recherche un outil de recherche se référant à la loupe, au télescope et au microscope. Chercher la faille, c’est faire le pari que la vulnérabilité si elle est acceptée, reconnue, et intégrée plutôt que censurée, porte un potentiel, de créativité, d’adaptation, de transformation. L’émotion est un moyen d’accéder ä la singularité d’une personne, d’une communauté et ou d’une société. Chacun connait la froideur, la dureté et la fragilité d’un verre qui se casse en 1000 morceaux. Le verre, c’est tout à fait autre chose pour moi. Je me permets de faire une comparaison un peu triviale. Nous connaissons tous la belle onctuosité du miel liquide qui dégouline de la cuillère qui sort du pot de miel. Et bien le verre c’est exactement ça. Le verre, c’est la pâte humaine. A température de fusion, le verre est une matière liquide, souple et onctueuse, malléable et sensuel. Je me souviens bien de ce que me disait mes professeurs suédois lorsque j’apprenais à travailler la matière. « Hubert, quand tu travailles le verre, touche la matière comme si tu caressais le corps de ton/ta partenaire ». Le verre permet de voir de plus près comme de plus loin sur ce que nous ne voyons pas ou plus. Depuis l’exposition du Musée Ariana, le verre est devenu pour moi, un espace de transparence dans lequel j’invite le visiteur à vivre une expérience sensorielle. Celle de voir, percevoir, ressentir et contempler le joyeux vivant et le coloré qui s’allument et s’éteignent à partir d’une lumière de jour en perpétuel mouvement.